comment écrire au dessus des nuages ?
How do I write over the cloud ? |2012|
installation créée pour les Rencontres d'Averoes à l'espace Culture de Marseille
Novembre 2012: Espace Culture, Marseille
Avril 2013: Festival Vidéo d'Alexandrie (Egypte)
Trois écrans côte à côte. Entre des images de tempêtes [qui, bien sûr, font écho à l’instabilité de la Méditerranée],
un souffle et un regard de femme créent un effet de suspens. Les trois images défilent en même temps.
De toute évidence,celle du milieu questionne notre place de spectateur. Le personnage féminin dépose de la buée sur l’écran,
créant ainsi une impression de flou qui s’estompera progressivement.
Et, à la fin de chaque séquence, la netteté du visage laisse à penser qu’il suffit de trouver
la bonne distance pour pouvoir apprécier un événement avec justesse.
Avec ce tryptique, François Lejault pose un regard à la fois décalé, lucide et empli d’espoir sur le devenir de la Méditerranée.
Ce souci du corps favorise sans doute le désintérêt pour l’écume des événements. François Lejault préfère se focaliser sur les mouvements de fond.
« Certes, les révolutions arabes vont encore produire des drames et de la souffrance, déclare-t-il,
mais, je reste persuadé qu’elles ont aussi impulsé un changement inéluctable.
Ce souffle a été trop puissant pour qu’on puisse complètement l’étouffer ».
Quant à la vitrine d’Espaceculture, elle nous renvoie le reflet d’une fiction qui ne serait pas sidérante.
Elle joue parfaitement son rôle de lieu de passage.
Frederic Kahn
Ayant accepté d’exposer sur La Canebière, dans une vitrine, lieu risqué, devant lequel les foules défilent sans s’arrêter,
François Lejault a composé un piège à regards qui lui a sans doute valu pas mal d’arrêts intempestifs de curieux surpris, frayant dans les parages.
Comment écrire au dessus des nuages ? Trois écrans suspendus à fleur de trottoir répondent à la question-titre.
À gauche, une barque rouge ; à droite, une barque verte ; au milieu, une jeune fille soufflant sur l’objectif de la caméra.
Les barques oscillent tranquillement entre les vaguelettes.
La nymphe en expirant son souffle, qui trouble la netteté par sa
proximité, aspire notre attention et crée du regard à contre vision.
La vision sans regard induite par les barques devient le piédestal d’une vue réfléchie, consciente, dévolue.
C’est simple et imparable. Bravo.
Jean Paul Fragier in Turbulences video #78