Kafr Ashry |2015 04'45’’|
son et réalisation: François Lejault

Saisir le trouble puissant de l'esprit de ce lieu qui fut un point de passage essentiel entre Nil et Méditerranée.
Extraire à travers ses mémoires de pierre et ses présences fantômes, l'énergie qui garde ces murs et ces quais bruissant de voyageurs devenus immobiles.
La gare de Kafr Ashry sert ici de modèle à une exploration du cadre et de la profondeur de champ à la recherche d’une autre destination.

La Gare de Kafr Ashry est la première gare construite à Alexandrie. Bâtie par les Anglais dans la deuxième moitié du XIX e siècle
elle servait d’interface entre le port et le transport fluvial du Nil. Située dans un quartier composé de gigantesques entrepôts de coton,
aujourd’hui pratiquement tous abandonnés, elle est le témoignage d’une Alexandrie industrieuse, exportatrice, riche.
Elle fait partie des lieux historiques que l’association de défense du patrimoine Save Alex essaye de protéger de la destruction.
Certains de ses bâtiments servent d’habitat précaire ou d’ateliers de mécanique, de terrain de jeux et de points de rencontres plus ou moins clandestins.
Le tournage a duré quatre jours.

The sharp eye of the watcher is snatched by the spirit of the station listening to memories slumbering in abandonment.
The Kafr Ashry station here serves both as a model for exploration and a depth of vision searching for another destination.

La collection ECHO
« Le monde est ce que nous voyons et pourtant il nous faut apprendre à le voir. En ce sens, nous devons égaler par le savoir cette vision, en prendre possession,
dire ce que c’est que voir, faire comme si nous n’en savions rien, comme si nous avions là-dessus tout à apprendre. »
Le visible et l’invisible, Merleau-Ponty Explorer un paysage en introduisant une nouvelle dimension: le flou. Cet étrange état gazeux qui opère une redéfinition de l’espace et de la lumière.
C’est dans l’effort d’acuité que nécessite la lecture d’une image floue que se niche les plaisirs savoureux de la découverte.
La collection ECHO est un ensemble de diptyques vidéos formé de courts carnets de voyages qui explorent un lieu architectural où une zone géographique particulière.

Le protocole de prise de vue est toujours le même:
un premier plan net qui occupe environ un quart de la partie gauche ou droite du cadre.
Le reste de l’image est flou.
Les plans sont fixes (caméra portée) et d’une durée de vingt secondes.